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DATE DE PUBLICATION : 29 JANVIER 2025

L'ostéomyélite (infection osseuse) et l'arthrite septique (infection articulaire) sont des affections graves qui peuvent avoir d'importantes répercussions sur la qualité de vie du patient. Le traitement des infections osseuses et articulaires est notoirement difficile ; son succès nécessite une antibiothérapie propre à l'organisme, à des doses élevées et sur une longue durée.1 Les diagnostics peuvent faciliter l'identification et la gestion de ces infections tout en contribuant à ralentir la progression de l'antibiorésistance.

Les infections osseuses et articulaires dans le détail

Infection osseuse :

L'ostéomyélite est une grave infection osseuse, généralement causée par des bactéries comme Staphylococcus aureus. L'infection peut atteindre un os par la circulation sanguine, depuis un tissu infecté à proximité ou par contamination directe à la suite d'une blessure ou d'une intervention chirurgicale.

L'ostéomyélite a des répercussions importantes sur la santé humaine car elle peut entraîner des complications chroniques, notamment une nécrose osseuse et des troubles de la croissance chez les enfants. Le traitement associe généralement une intervention chirurgicale pour retirer les tissus infectés et une antibiothérapie à long terme pour éliminer l'infection. Un diagnostic et une prise en charge précoces sont essentiels pour éviter des conséquences graves comme la destruction de l'os ou la propagation de l'infection à d'autres parties du corps. 2

“En optimisant l'utilisation de modalités de test avancées, les cliniciens peuvent prescrire en toute confiance le bon médicament, à la bonne dose et sur la bonne durée. ”

Stéphanie Pascual, Global Medical Scientist, bioMérieux

Infection articulaire :

L'arthrite septique, également appelée arthrite infectieuse, est une infection qui touche généralement les articulations natives, le plus souvent le genou, la hanche ou l'épaule. Stéphanie Pascual, Global Medical Scientist chez bioMérieux, explique : « Cette affection grave survient souvent lorsque des pathogènes sont transportés dans la circulation sanguine depuis une autre région du corps. Elle peut également se développer à la suite d'une infection liée à une blessure pénétrante, à une plaie ouverte ou à une intervention chirurgicale. » Les recherches montrent que l'arthrite septique est responsable d'une maladie grave chez au moins un tiers des personnes touchées et que le taux de mortalité des personnes hospitalisées pour cette affection est compris entre 7 % et 15 %.3

Les infections de prothèses articulaires sont une complication particulièrement difficile liée à la chirurgie d'arthroplastie. La prise en charge d'une infection de prothèse articulaire est complexe et coûteuse, nécessitant dans la plupart des cas une intervention de révision et une antibiothérapie longue, et est associée à une morbidité et une mortalité élevées. Selon une étude récente, les bactéries à Gram négatif multirésistantes sont responsables d’un pourcentage élevé d'infections des prothèses articulaires de la hanche, ce qui complique le choix d'antibiotiques efficaces.4

 

Pourquoi le diagnostic et la prise en charge des infections osseuses et articulaires sont-ils difficiles ?

Dans le cas de l'ostéomyélite et de l'arthrite septique, l'infection peut atteindre l'os ou l'articulation de multiples façons et avoir de graves répercussions sur la prise en charge du patient : hospitalisation prolongée, douleurs chroniques, plaies avec écoulement, sepsis, invalidité permanente, voire amputation et décès.5  

Cependant, les infections osseuses et articulaires restent difficiles à diagnostiquer en raison de leur nature complexe et des limites des méthodes de test. Selon Stéphanie Pascual, « l'identification certaine d'un organisme causal est primordiale mais les méthodes classiques sont souvent infructueuses car les taux de positivité des cultures sont très faibles. » Dans le cas des infections de prothèses articulaires, le processus de diagnostic implique souvent l'évaluation de plusieurs facteurs, notamment les marqueurs inflammatoires, l'analyse du liquide synovial et les cultures tissulaires. Aucun test unique ne fournit de résultats concluants, ce qui nécessite une approche globale pour accroître la précision du diagnostic.

Les infections osseuses et articulaires sont donc difficiles à traiter efficacement tant que le bon organisme n'a pas été identifié et peuvent continuer à poser des problèmes pendant toute la durée du traitement. La nature avasculaire du tissu osseux peut limiter la pénétration des antibiotiques prescrits, ce qui complique l'obtention de concentrations thérapeutiques sur le site de l'infection. La présence de films biologiques peut également compliquer le plan de traitement car les bactéries qu'ils contiennent présentent une antibiorésistance accrue.6

 

Il ressort d'une analyse utilisant la Global Burden of Disease Study (GBD) de 2019 que les année de vie ajustées en fonction de l'incapacité (AVCI) attribuées aux infections osseuses et articulaires associées à l'antibiorésistance sont en progression depuis 1990.7 

Améliorer l'efficacité des traitements grâce à une bonne gestion des diagnostics

Le bon test. Le bon patient. Le bon moment. La bonne interprétation. C'est la caractéristique du bon usage des diagnostics et la voie à suivre pour soutenir les cliniciens dans le traitement optimal des infections osseuses et articulaires.

Des outils de diagnostic rapides et précis sont essentiels pour lutter contre la surconsommation d'antibiotiques qui peut découler d'une prescription en fonction des symptômes et/ou d'un manque de certitude diagnostique. L'arrivée des diagnostics moléculaires a amélioré la capacité à identifier des pathogènes particuliers et à détecter plus précisément les gènes de l'antibiorésistance dans les infections osseuses et articulaires.8  « Les techniques de diagnostic de pointe, comme la réaction en chaîne de la polymérase (PCR) et le séquençage de nouvelle génération, peuvent améliorer la détection et l'identification des pathogènes. Ces méthodes offrent une sensibilité et une spécificité supérieures à celles des techniques de culture traditionnelles » explique Stéphanie Pascual..

Pascual et al. ont récemment publié un article dans le Journal of Bone and Joint Infection, évaluant les performances d'un test PCR multiplex destiné au diagnostic de l'arthrite septique et des infections des prothèses articulaires. L'étude fait état d'une concordance globale élevée entre le panel JI et les cultures de liquide synovial pour l'arthrite septique (88,4 %) et les infections de prothèses articulaires (85,7 %), le panel JI détectant davantage d'échantillons positifs. « Cet outil de diagnostic innovant a permis de détecter un plus grand nombre de pathogènes, en particulier des organismes difficiles à cultiver comme Kingella kingae et Neisseria gonorrhoeae, tout en fournissant les résultats en une heure environ. Le délai d'exécution et la grande précision du diagnostic font espérer une possibilité d'améliorer le rendement du diagnostic et de prendre des décisions thérapeutiques ciblées » poursuit Stéphanie Pascual.

La progression de l'antibiorésistance a compliqué la prise en charge des infections osseuses et articulaires, nécessitant des progrès en matière de diagnostic moléculaire et de stratégies thérapeutiques. Grâce à la poursuite de la recherche et à la collaboration interdisciplinaire, la communauté médicale sera mieux armée pour lutter contre les infections osseuses et articulaires chroniques et la menace de l'antibiorésistance.

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