Gestion de la tuberculose quatre ans après la crise de la COVID-19

DATE DE PUBLICATION :  21 MARS 2024

On estime que les perturbations liées à la COVID-19 ont provoqué près d'un demi-million de décès supplémentaires dus à la tuberculose en trois ans, de 2020 à 2022, par rapport au nombre de décès prévisibles si les tendances pré-pandémiques s'étaient maintenues. ⁽¹⁾

Les ressources humaines et financières, ainsi que d'autres ressources, ont été réaffectées de la lutte contre la tuberculose à la lutte contre la COVID-19. Pendant la pandémie, cette réaffectation des ressources a complexifié les problèmes autour de la tuberculose déjà existants, en perturbant les services de santé, en réduisant le dépistage et en affectant les populations vulnérables, ce qui a accru les disparités existantes en matière de santé.

Après deux années de perturbations liées à la COVID-19, le nombre de cas de tuberculoses diagnostiqués et traités a connu une forte remontée à l'échelle mondiale en 2022. Cela a commencé à inverser ou à modérer les répercussions négatives de la pandémie sur le nombre de personnes qui meurent de la tuberculose ou qui sont traitées pour cette maladie. Cependant, la tuberculose est restée la deuxième cause mondiale de mortalité due à un agent infectieux unique en 2022, après la COVID-19, et les objectifs mondiaux concernant cette maladie n'ont pas été atteints ou ne sont pas en voie de l'être.

« Plus il y a de cas non diagnostiqués et non traités, plus leur nombre augmentera l'année suivante et l'année d'après », explique le Docteur Lucica Ditiu dans un article du New York Times paru en août 2020. Le Docteur Ditiu est Directrice exécutive de Stop TB Partnership, consortium international de 1700 groupes qui combattent la maladie.

Les crises de la COVID-19 ont incité les gens à chercher des solutions pour traiter d'autres maladies. 108 pays ont utilisé plus largement les technologies numériques et préconisent les traitements à domicile. Des progrès ont également été réalisés pour garantir l'approvisionnement en médicaments et en tests de diagnostic. En outre, certaines mesures de gestion de la COVID-19 peuvent également être utiles pour la gestion de la tuberculose, comme par exemple les pratiques de lutte contre les infections ou l’orientation des patients.

Le diagnostic de la tuberculose latente permet aux professionnels de la santé de mettre en œuvre des interventions ciblées en temps utile. La détection de la tuberculose latente chez les sujets à risque est une étape essentielle pour empêcher la progression vers la tuberculose active, forme plus grave et plus contagieuse de la maladie. En identifiant la tuberculose latente, les professionnels de la santé peuvent mettre en place des traitements préventifs adaptés comme l'administration de médicaments contre la tuberculose latente, réduisant ainsi la probabilité que l'infection devienne active. Fondamentalement, le diagnostic de la tuberculose latente fait partie intégrante de la prise en charge des patients et s'inscrit dans le cadre des efforts mondiaux de lutte contre la tuberculose et, à terme, d'élimination du fardeau de la tuberculose dans le monde.

On estime que le diagnostic et le traitement de la tuberculose ont permis de sauver 75 millions de vies depuis 2000.

À l'occasion de la Journée mondiale de la tuberculose, n'oublions pas que de nombreuses maladies infectieuses exercent une pression considérable sur la santé mondiale chaque année. Il est essentiel de maintenir l'affectation des ressources pour la prévention et le traitement de ces maladies, notamment la tuberculose, et de continuer à promouvoir la sensibilisation à cette maladie mortelle.