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DATE DE PUBLICATION : 9 OCTOBRE 2024

Des actions décisives sont nécessaires pour atténuer les souffrances dues à la résistance aux antibiotiques dans le monde. C'est pourquoi, le 26 septembre, l'Assemblée générale des Nations Unies a convoqué sa deuxième réunion de haut niveau sur l'antibiorésistance. La déclaration politique approuvée par les dirigeants mondiaux énonce les mesures essentielles que les gouvernements doivent prendre pour lutter contre ce qui constitue aujourd’hui une urgence sanitaire mondiale et une menace pour le développement. Les objectifs ambitieux fixés dans la déclaration peuvent être en partie atteints grâce à une utilisation accrue des tests diagnostiques, à une meilleure surveillance épidémiologique et à un renforcement des capacités des laboratoires. 

Renouvellement de l'engagement à prioriser la lutte contre l'antibiorésistance

Huit ans après la première réunion de haut niveau sur l'antibiorésistance organisée par l'Assemblée générale des Nations Unies, les progrès dans la lutte mondiale contre l'antibiorésistance sont  modérés.

Selon une nouvelle étude du projet Global Research on Antimicrobial Resistance (GRAM) publiée dans le Lancet, on estime qu'il y aura d'ici 2050 plus de 39 millions de décès dus à des infections résistantes aux antibiotiques. Dans ce contexte, la deuxième réunion de haut niveau sur l'antibiorésistance avait pour objectif d'attirer à nouveau l'attention mondiale sur cette menace considérable pour la santé publique, d'obtenir les ressources nécessaires à la mise en œuvre de plans d'action nationaux et de réaffirmer l'engagement des gouvernements à donner la priorité à l'action..

Partenariats public-privé pour progresser

Alors qu'en 2016, la santé humaine était clairement au centre de l'attention, la déclaration de 2024 adopte une approche « Une seule santé » et multisectorielle de la lutte contre l'antibiorésistance. La déclaration souligne la nécessité de mettre en place des mécanismes qui favorisent les partenariats multisectoriels, en particulier pour améliorer l'accès des patients. « Nous avons besoin que les gouvernements travaillent avec la société civile, les groupes de patients, les fournisseurs, le secteur privé et les ONG aux niveaux mondial, régional et national » explique Bruce Altevogt, Vice-President for Public Health Policy and Strategic Engagement, bioMérieux. « Chacun apporte des ressources, un savoir-faire et des compétences différentes qui, lorsqu'ils sont exploités efficacement, peuvent être le moteur d'actions de transformation. Pour favoriser ces partenariats, nous devons créer une communauté de confiance. Des sociétés privées comme bioMérieux ont un véritable intérêt à faire progresser les objectifs de santé publique ». L’union des secteurs public et privé a permis des succès dans d'autres domaines, comme le VIH/sida ou le COVID-19. 

Les tests diagnostiques pour mieux prendre en charge les patients, soutenir le bon usage des antibiotiques et récolter des données 

La déclaration contient un certain nombre de dispositions qui, si elles sont adoptées, amélioreront l'accès aux diagnostics et leur utilisation. Par exemple, l'article 53 invite expressément les gouvernements à améliorer « l'évaluation et les investissements dans des systèmes de diagnostic et de laboratoire innovants, rapides, efficaces, validés et d'un coût supportable, à garantir l'accès à des tests de qualité et à favoriser l'utilisation optimale de ces diagnostics entre différents secteurs. »

La déclaration comprend également plusieurs références à l'importance d'un usage approprié, prudent et responsable des antibiotiques, reconnaissant le rôle de pilier joué par les diagnostics dans le bon usage des antibiotiques.

Pour comprendre les répercussions de l'antibiorésistance, nous devons les mesurer en recueillant des données sur la prévalence, les schémas d'antibiorésistance, ainsi que la mortalité et la morbidité imputables à la résistance. Cette collecte de données est activement soutenue par les laboratoires, grâce à l'utilisation de diagnostics. La déclaration incite à la poursuite des investissements pour renforcer les systèmes de santé et de surveillance.

Groupe indépendant chargé de recueillir des preuves

La déclaration invite les organisations quadripartites (l'Organisation mondiale de la santé, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, l'Organisation mondiale de la santé animale et le Programme des Nations unies pour l'environnement) à mettre en place un groupe indépendant chargé de recueillir des preuves d’actions de lutte contre l'antibiorésistance. A l’image du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, il a pour mission la compilation et l'examen des données relatives aux répercussions actuelles et prévues de l'antibiorésistance et de formuler des recommandations sur les mesures à prendre. Il est important que ce groupe soit indépendant mais l'indépendance n'est pas synonyme d'isolement. Des mécanismes devront être mis en place pour permettre à toutes les communautés de parties concernées d'apporter leur contribution au groupe indépendant. 

Objectifs, délais et mécanismes pour garantir les progrès

La déclaration s'engage à intensifier les actions pour réduire de 10 %, d'ici à 2030, le nombre de décès associés à l'antibiorésistance dans le monde. Pour atteindre cet objectif, la déclaration comprend un ensemble clair d'objectifs et de mécanismes destinés à favoriser les progrès et à soutenir des mesures concrètes contre l'antibiorésistance au cours des cinq prochaines années. « Cependant, les objectifs seuls sont insuffisants » poursuit Bruce Altevogt. « En tant que société, nous aimerions que les pays à hauts revenus garantissent des ressources qui soutiennent la mise en œuvre de plans d'action nationaux dans tous les pays, faute de quoi les objectifs ne seront pas atteints et les patients continueront à souffrir. »

Alors que les États membres des Nations unies s'engagent à respecter une nouvelle feuille de route, il est de notre devoir collectif de veiller à son adoption et à sa mise en œuvre par les décideurs politiques. Unissons nos forces et tirons parti de notre action collective pour que, lors de la prochaine réunion de haut niveau des Nations unies sur l'antibiorésistance en 2029, nous puissions célébrer les résultats obtenus pour infléchir la courbe..

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