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DATE DE PUBLICATION : 4 DECEMBRE 2024

L'antibiorésistance est un terme que très peu de gens dans le monde connaissent. Ce qui est encore plus préoccupant, c'est que les personnes les plus touchées par l'antibiorésistance, c'est-à-dire les patients et leurs familles, sont souvent celles qui ne sont pas sensibilisées et ne comprennent pas ses conséquences.

L'antibiorésistance est un terme que très peu de gens dans le monde connaissent. Ce qui est encore plus préoccupant, c'est que les personnes les plus touchées par l'antibiorésistance, c'est-à-dire les patients et leurs familles, sont souvent celles qui ne sont pas sensibilisées et ne comprennent pas ses conséquences.

J'étais une de ces patientes, une des innombrables personnes touchées par cette menace sanitaire qui s'aggrave rapidement, mais j'ignorais son existence.


À 25 ans, en 2004, j'ai été victime d'un grave accident de voiture à Johannesburg, en Afrique du Sud, qui a provoqué de nombreuses blessures mettant ma vie en danger, en particulier au visage. Après plusieurs opérations de reconstruction faciale, j'ai développé  un Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM), ce qui a entraîné une lutte prolongée contre l'infection et de graves atteintes faciales. Cette expérience m'a fait découvrir le terme « antibiorésistance » et a mis en évidence le manque de communication entre les médecins. J'étais frustrée parce que mes médecins avaient travaillé sans concertation entre eux et qu'à aucun moment, la question de l'antibiorésistance n'a été abordée pour m'aider à prendre des décisions plus éclairées.


En 2013, après ma guérison complète, j'ai décidé de m'exprimer en tant que défenseur des patients.

L'antibiorésistance n'a pas été abordée à grande échelle avant la première réunion de haut niveau des Nations unies sur l'antibiorésistance en 2016, qui a attiré davantage l'attention sur ce sujet. L'OMS a élaboré le premier plan d'action mondial sur l'antibiorésistance en 2015. Des études, dont le rapport 2022 du GRAM publié dans le Lancet, ont mis en évidence les effets de l'antibiorésistance, estimant qu'elle est responsable d'1,27 million de décès en 2019 et qu'elle est une des causes de 4,95 millions de décès.


Le 26 septembre 2024, les Nations unies ont convoqué leur deuxième réunion de haut niveau sur l'antibiorésistance à l'Assemblée générale à New York pour mettre à jour la déclaration politique. Cette fois, j'ai eu l'honneur d'y assister, de partager mon point de vue de patiente lors de plusieurs réunions parallèles, de participer à une table ronde de l'Assemblée générale des Nations unies et d'exposer mon parcours personnel lors de la première réunion consultative multipartite organisée en mai. Un des plus importants engagements mis en avant dans la déclaration politique révisée est l'importance des approches participatives dans la lutte contre l'antibiorésistance.AMR.

“Les approches participatives sont essentielles à la prise en charge de l'antibiorésistance centrée sur les personnes et les patients car elles garantissent que les besoins, l'expérience et le point de vue des patients et des communautés sont directement pris en compte dans l'élaboration des stratégies et des solutions. ”

Vanessa Carter

En impliquant les personnes les plus touchées, ces approches favorisent la confiance, améliorent la pertinence et l'efficacité des interventions et permettent aux personnes de participer activement à leurs soins de santé et à la prévention, ce qui aboutit à une lutte contre l'antibiorésistance aux résultats plus durables et plus efficaces.

L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a également publié le Cadre axé sur les personnes pour l'antibiorésistance en 2022. L'objectif de ce Cadre consiste à rendre les interventions liées à l'antibiorésistance plus efficaces en les faisant coïncider avec les difficultés réelles auxquelles sont confrontés les patients, les soignants et les professionnels de la santé, favorisant ainsi un meilleur engagement, un meilleur respect des traitements et des pratiques durables en matière d'antibiorésistance.

Pour atteindre l'objectif ambitieux de soins centrés sur le patient et la personne, nous devons intégrer l'expérience des patients et des communautés par le biais d'un processus participatif.


Bien que cette reconnaissance soit une étape importante, des mesures restent nécessaires. Nous devons étudier différentes manières d'impliquer les patients, les survivants, les soignants et le public et mettre en place des mécanismes réalistes et concrets pour soutenir leur participation, notamment le financement, le développement de la défense des intérêts et les processus inclusifs. Étant donné que les patients peuvent être confrontés à des difficultés comme la maladie, le handicap, les barrières linguistiques, les contraintes financières ou des connaissances limitées en matière de santé, il est essentiel de créer des voies de participation accessibles. Il est particulièrement important de reconnaître cette caractéristique dans les pays à revenus faibles et intermédiaires.


En outre, nous devrions collaborer avec les associations de patients et d'autres acteurs de la communauté pour mieux comprendre leurs besoins et y répondre, en veillant à ce que les efforts de sensibilisation soient efficaces et inclusifs.


En fin de compte, la promotion d'une approche véritablement participative dans la lutte contre l'antibiorésistance permettra non seulement d'améliorer les politiques et les résultats des soins de santé mais aussi de donner aux patients un sentiment d'autonomie, en garantissant qu'ils ne bénéficient pas passivement des soins mais participent activement à l'élaboration de leur avenir en matière de santé et de celui des générations futures. ions.

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