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DATE DE PUBLICATION : 21 AOÛT 2024

Début 2024, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de plus de 700 millions de cas confirmés de COVID-19 dans le monde. En continuant d'étudier le SARS-CoV-2 et ses variants, les scientifiques acquièrent des connaissances précieuses sur le mode de transmission des virus et sur la manière dont ils peuvent entraîner des pathologies graves et potentiellement mortelles comme le sepsis.

Infections virales et sepsis

Quand l'organisme détecte une infection virale, le système immunitaire réagit en attaquant les cellules infectées. Parfois, le système immunitaire peut réagir de manière excessive à une infection, entraînant une inflammation, des lésions tissulaires, une défaillance des organes, voire le décès. Cette réaction du système immunitaire à une infection est appelée sepsis. Chaque année, le sepsis touche environ 47 à 50 millions de personnes et est responsable d'au moins 11 millions de décès. La plupart des cas de sepsis sont dus à des infections bactériennes mais les infections virales, fongiques ou parasitaires peuvent également provoquer un sepsis.

Une étude publiée dans le European Journal of Clinical Microbiology & Infectious Diseases conclut que les infections virales sont sous-diagnostiquées chez les patients atteints de sepsis ou de choc septique.

Dans un article publié dans Frontiers in Immunologyles auteurs écrivent que « jusqu'à 42 % des cas de sepsis donnent une culture négative, ce qui suggère une cause autre que bactérienne. Malgré cela, le diagnostic du sepsis viral reste très rare. » Cependant, la norme initiale de prise en charge pour tous les cas de sepsis, même ceux dont la culture s'est révélée ultérieurement négative, est l'usage immédiat d'antibiotiques à large spectre. Les auteurs poursuivent : « cela conduit inévitablement à un usage inutile d'antibiotiques, avec les conséquences qui en découlent pour l'antibiorésistance, les effets sur le microbiome de l'hôte et les coûts supplémentaires de soins de santé. » Du fait que les infections bactériennes et virales peuvent provoquer des symptômes semblables comme une faiblesse, de la fièvre et des douleurs musculaires, les tests diagnostiques effectués dans ce contexte peuvent se révéler essentiels pour distinguer les différentes infections.

Les tests diagnostiques favorisent également l'usage judicieux des antibiotiques en cas de sepsis en donnant aux cliniciens les informations nécessaires pour le choix du type d'antibiotique adapté au patient. 

Rapport entre le COVID-19 et le sepsis viral

La pandémie de COVID-19 a amené les scientifiques à étudier de manière plus approfondie le sepsis viral en raison du nombre élevé de patients atteints de formes graves de COVID-19 présentant des symptômes de sepsis. Le site d'infection le plus fréquent chez les patients atteints de sepsis est l'appareil respiratoire (64 à 68 %). Dans les formes graves de COVID-19, les patients souffrent d'insuffisance respiratoire ou d'autres dysfonctionnements d'organes. Les deux principales complications du COVID-19 sont l'immunosuppression et la réaction hyperinflammatoire. 

Une méta-analyse avant publication constate qu'« une proportion considérable de patients atteints de COVID-19 présente un sepsis viral. » Les auteurs notent également que certaines complications des formes graves de COVID-19 peuvent être exclusivement liées au sepsis viral, tandis que d'autres sont des caractéristiques communes du sepsis viral et du sepsis bactérien.

Amélioration du diagnostic et du traitement du sepsis viral

Bien que la compréhension actuelle de la physiopathologie du sepsis se soit améliorée, les virus, en tant qu'agents pathogènes du sepsis, n'ont pas fait l'objet d'une attention proportionnelle à la charge qu'ils représentent pour les soins de santé. La pandémie montre pourquoi il est important d'envisager des causes virales chez les patients atteints de sepsis en l'absence de preuves d'infection bactérienne, parasitaire ou fongique.

Pour mieux diagnostiquer et traiter le sepsis viral, des recherches supplémentaires seront nécessaires. « Les études futures devraient non seulement se concentrer sur la compréhension de la réponse immunitaire de l'hôte dans le développement du sepsis, en particulier viral, mais aussi étudier comment classer les patients en sous-groupes plus homogènes sur la base de leur physiopathologie » déclarent les auteurs d'un article publié dans European Respiratory Review. « L'identification de biomarqueurs permettant de différencier les sujets susceptibles de bénéficier d'une intervention spécifique peut faciliter l'utilisation de nouveaux traitements dans les cliniques et le suivi des effets des futurs traitements. »

 

 

Les avis exprimés dans cet article ne sont pas nécessairement ceux de bioMérieux

 

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