« Nous devons parler davantage du sepsis » - Leticia Batista partage son histoire de survivante du sepsis
Par la rédaction de bioMérieux | Temps de lecture : 2 min
DATE DE PUBLICATION : 28 AOÛT 2024
En 2018, Leticia Batista, alors âgée de 22 ans, s'est présentée au service des urgences d'un hôpital de São Paulo pour de la fièvre, un mal de gorge, un écoulement nasal et une tension artérielle très basse. On lui a administré des vasopresseurs, mais elle a rapidement perdu connaissance. Un long cauchemar commençait…
Un diagnostic de pneumonie d'origine extrahospitalière dû à Streptococcus pyogenes, qui avait rapidement évolué en sepsis grave, a été établi.
Le sepsis est la réaction extrême de l'organisme à une infection. La quasi-totalité des infections peuvent entraîner un sepsis. Cependant, les infections pulmonaires font partie des causes les plus courantes. Forme la plus grave du sepsis, le choc septique peut entraîner différentes complications engageant le pronostic vital. Dans le cas de Leticia, il s'agissait d'une détresse respiratoire aiguë et d'une insuffisance rénale aiguë. Il a fallu l'intuber et la placer en coma artificiel pendant 16 jours et elle a été sous hémodialyse pendant trois semaines. Pendant qu'elle était en service de soins intensifs, elle ne pouvait ni marcher ni bouger les bras. Elle était très dépendante et se sentait très seule et déprimée.
Après 27 jours en service de soins intensifs, Leticia a été transférée dans le service général où la présence continue de sa famille l'a aidée à se sentir mieux. Malheureusement, elle a contracté une nouvelle pneumonie, accompagnée d'un épanchement pleural, qui a nécessité la pose d'un drain thoracique. C'est seulement après 36 jours d'hospitalisation supplémentaires qu'elle a pu rentrer chez elle, jusqu'à ce qu'elle soit à nouveau hospitalisée pendant six jours à cause d'une autre pneumonie, six mois plus tard.
L'état de santé de Leticia s'est ensuite considérablement amélioré. Cependant, le début de la pandémie de Covid-19 a été pour elle une source de grande anxiété et de dépression car elle craignait que la même histoire se répète. Les répercussions de son expérience sur sa vie professionnelle ont constitué un autre défi : « En tant que kinésithérapeute, j'ai travaillé à l'hôpital avant le sepsis. Après le sepsis, ce n'était plus un cadre de travail agréable. »
Afin de sensibiliser le public au sepsis et d'améliorer sa prise en charge au Brésil et en Amérique latine, Leticia Batista est actuellement bénévole à l'ILAS, Institut latino-américain du sepsis. « Beaucoup de gens meurent du sepsis mais leurs proches ne le savent pas, ils ne connaissent que l'infection », explique Leticia. « Lorsque je dis aux gens que j'ai eu un sepsis, je dois leur expliquer ce que c'est. Et quand je leur dis que le sepsis tue de très nombreuses personnes, ils sont impressionnés. Ils pensent qu'il s'agit d'une maladie rare mais ce n'est pas le cas, c’est très courant. Nous devons parler davantage du sepsis pour changer le paradigme. ».
Leticia sait qu'elle a eu de la chance que le sepsis soit diagnostiqué dans les premières heures qui ont suivi son hospitalisation. « C'est ce qui m'a sauvé la vie », dit-elle. « Trop de gens meurent à cause du manque d'information sur le sepsis, même parmi les professionnels de la santé. Ils se rendent à l'hôpital et sont renvoyés chez eux. » Active dans la défense des patients, elle souhaite qu'ils bénéficient tous de la même chose qu'elle : un diagnostic précoce et un traitement efficace, mais elle souligne également la nécessité d'accorder davantage d'attention aux survivants du sepsis. « Parce que le sepsis ne s'arrête pas à l'hôpital, il y a des séquelles. Des changements sont indispensables pour que ces patients retrouvent leur vie d'avant ».
Aujourd'hui, 1 décès sur 5 dans le monde est associé au sepsis. En attendant qu'un remède soit trouvé, une détection et un traitement précoces sont essentiels pour assurer la survie et pour limiter l'invalidité due au sepsis chez les survivants. Bien que la prise en charge des patients atteints de sepsis ait évolué, il reste encore beaucoup à faire.
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