Les cas graves de COVID-19 peuvent-ils être considérés comme des cas de sepsis ?
Par la rédaction de bioMérieux | Temps de lecture : 3 min
DATE DE PUBLICATION : 22 MAI 2022
Il est désormais établi que le COVID-19 n'est pas un virus respiratoire comme les autres. Les chercheurs ont rapidement découvert que ce virus est capable de toucher directement plusieurs organes et qu’il peut également entraîner une série de complications associées. Parmi ces complications, on peut citer les affections post-covid ou le covid long, les lésions pulmonaires irréversibles, le dysfonctionnement des cellules endothéliales, les lésions rénales aiguës et le sepsis.
Comprendre le sepsis et sa relation avec le COVID-19
Partout dans le monde, le sepsis a souvent une issue fatale. En effet, l'OMS estime que le sepsis touche 49 millions de personnes et est responsable de 11 millions de décès chaque année. Si le sepsis est une affection bien connue des systèmes de santé depuis plusieurs années, la récente pandémie a mis en lumière la nécessité de recherches supplémentaires sur la possibilité, dans certains cas, de considérer le COVID-19 comme un sepsis viral. Les chercheurs expliquent que « dans la pratique clinique, nous avons remarqué que de nombreux patients en phase critique atteints de COVID-19 présentent des manifestations cliniques typiques liées au sepsis. »
Depuis le début de la pandémie, la recherche a montré que le COVID-19 présente des caractéristiques particulières mais que « bon nombre de ses manifestations aiguës sont identiques au sepsis provoqué par d'autres pathogènes. » Les données indiquent que les similitudes entre le COVID-19 et le sepsis sont dues aux concentrations de cytokines et de chimiokines sériques qui sont élevées chez les patients atteints du COVID-19, comme chez les patients atteints de sepsis.
Dans certains cas, le sepsis peut évoluer vers une forme plus grave, souvent marquée par des caractéristiques comme l'insuffisance et le dysfonctionnement d'organes. Les causes du dysfonctionnement d'organes chez les patients atteints de sepsis sont complexes mais entraînent finalement l'incapacité du sang à apporter aux organes l'oxygène nécessaire à leur fonctionnement. La compréhension actuelle du dysfonctionnement d'organes lié au sepsis repose principalement sur les données des patients atteints de sepsis bactérien car il est nettement plus fréquent que le sepsis viral. Cet aspect est important car il représente une lacune dans les connaissances concernant l'étude du virus du COVID-19 et du sepsis. Comme le souligne cette étude, « considérer le COVID-19 grave comme un syndrome septique est pertinent et peut aider à définir les traitements qui moduleront la réponse immunitaire... en limitant les dommages intrinsèques aux tissus et aux organes et en améliorant potentiellement l'issue. »
Il existe différents types de sepsis en fonction de l'agent pathogène responsable. Le sepsis peut être viral, bactérien ou fongique. « Il existe une différence essentielle entre le sepsis viral et le sepsis bactérien ou fongique : dans la plupart des infections virales, les traitements ciblés sont nettement moins efficaces que les agents antibactériens ou antifongiques », selon un article paru dans la revue Chest. Les auteurs affirment qu'il existe non seulement une relation entre le COVID-19 et le sepsis mais que les cas graves de COVID-19 peuvent être considérés comme un sepsis.
Dans certains cas, le COVID-19 est à l'origine d'un sepsis mais, dans d'autres cas, un patient atteint du COVID-19 peut également présenter un risque accru de développer d'autres infections qui peuvent entraîner accidentellement un sepsis. Comme l’explique cet article, « quand l'organisme lutte contre une infection, il existe un risque plus élevé de développer une autre infection... la réaction de l'organisme à l'infection pourrait provoquer un sepsis. »
Rôle du diagnostic chez les patients atteints de COVID-19 et de sepsis
Le traitement des patients atteints de sepsis nécessite forcément une identification rapide de l'agent pathogène responsable afin de mettre en place le bon traitement le plus rapidement possible. Cependant, il peut être difficile de savoir si les patients atteints du COVID-19 ont développé un sepsis car bon nombre des symptômes les plus courants du Sars-CoV-2, comme la fièvre et les frissons, les difficultés respiratoires, la douleur ou l'inconfort et la confusion peuvent également être des symptômes courants du sepsis. Le bon traitement dépendant de la cause fondamentale de l'infection, le diagnostic est d'une importance décisive dans ce contexte.
Dans cette situation difficile, les médecins ont réussi à mieux comprendre comment traiter les différents aspects du sepsis viral et ont amélioré les pratiques en matière de soins palliatifs. Ces mesures ont permis d'améliorer les taux de survie des patients atteints de formes graves du COVID-19 et constitueront probablement la base de meilleurs soins lorsque de nouveaux virus apparaîtront. Cependant, la situation met en évidence la gravité de la pandémie et la raison pour laquelle les antibiotiques et l'accès aux tests diagnostiques sont des outils essentiels de la médecine moderne.
Through this challenging situation, physicians have gained a better understanding of how to handle different aspects of viral sepsis and have improved best practices for supportive care. These have helped to improve survival rates for critically ill COVID-19 patients and will likely provide a foundation for better supportive care as new viruses inevitably arise. However, the situation highlights the severity of the pandemic and why antimicrobials and accessibility to diagnostic tests are such a critical part of modern medicine.
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